Michel de Saint-pierre a vu sa gloire défilé en France. Quoique presqu’oublié de la littérature française, son œuvre témoigne de l’actualité d’une génération présente : la jeunesse.

Sans avoir la prétention d’écrire un article sur la vie de Michel de Saint-Pierre, une courte présentation s’impose.

Né en 1916 à Blois, dans le Loir-et-Cher, Michel de Grosourdy de Saint-Pierre, Après une scolarité à Versailles, a suit des études de philosophie et de littérature classique à Sorbonne. Dans les années 1941, il s’est enrôlé dans la marine et participe activement à la deuxième guerre mondiale. Pour avoir fortement défendu le christianisme dans son œuvre, il a été chapeauté du nom « écrivain de la foi ». Eh oui, il avait la foi, la foi en Dieu et en la jeunesse, et ne manquait pas d’inculquer des vertueux conseils à cette dernière (voir les Nouveaux Aristocrates, une bible pour la jeunesse, https://desideesetdeslivres.home.blog/2019/06/20/les-nouveaux-aristocrates-une-bible-pour-la-jeunesse-3/). La lumière de cet écrivain, qui a été récipiendaire de nombreux prix littéraire (comme le prix littéraire de l’académie française), s’est éteinte en 1987.

« Les écrivains » nous dessine un tableau très net de ce que c’est la vie d’un écrivain, une vie de bête traquée, une vie de solitude. Ernest Hemingway, dans son discours lors de l’acceptation du prix Nobel de la littérature en 1953 a déclaré :

 « Un écrivain accompli son œuvre dans la solitude, et s’il est suffisamment bon écrivain, il doit chaque jour faire front à l’éternité. »

Cette déclaration justifie le personnage central de ce joyau de Michel de Saint-Pierre : Alexandre DAMVILLE. C’est un personnage solitaire, s’attachant aux anciennes civilisations, fasciner par l’ordre qu’il y régnait. Si l’on se fie à la déclaration d’Ernest, c’est l’idéaltype d’un bon écrivain. Il ne voit pratiquement personne, et engage une secrétaire, Beatrice, pour lui protéger du monde qui lui demande, avec la formule : M. DAMVILLE est absent. Il ne sort que rarement et ne vit que pour écrire. Il tient toujours des discours odieux à l’encontre de la jeunesse, car il déteste les hommes jeunes et aime les femmes. Néanmoins, il encourage la jeunesse à se porter vers l’ordre qui lui fascine, même son fils, Georges DAMVILLE n’est pas une exception de son aversion envers la jeunesse. Ce dernier est le deuxième personnage clé de ce roman. Lui aussi est écrivain, un métier que son père ne lui aurait pas choisis, il considère ceux qui écrivent comme des fous, même lui :

« Il faut être fou pour écrire. Devraient écrire, seuls les hommes qui n’ont pas la vocation d’être écrivain, déclare-t-il ».

Georges DAMVILLE est un écrivain aussi talentueux que son père, mais lui c’est un révolté. Il a mis une raclé a un député qui sortait du parlement, juste pour une divergence d’opinion sur la reforme de la constitution.

Toute l’intrigue tourne autour de ces deux personnages. Ils sont amenés à pérorer, tour à tour, sur les sujets sensibles comme la littérature féminine, la politique, la religion, la jeunesse et Dieu. On sent que l’auteur nous plonge dans un entremêlement d’idées, tantôt contradictoires et au bout du compte se rejoignent.

« On ne s’occupe pas de la politique lorsqu’on a une œuvre faire et qu’on sait qui vaudra sur tous les régimes. »

Lorsqu’on touche les points menacés de l’esprit humain, on devrait prendre un certain recul par rapport à l’actualité. Voilà pourquoi l’auteur n’a pas hésité à citer Alfred de Vigny :

« il faut que les hommes de talent se portent sur les points menacés du cercle de l’esprit humain, et se rendent fort sur ce qui manque à la nation ».

J’ose m’adresser à vous en ces termes, hommes de talents de la société haïtienne, s’il ne vous en déplaise, qu’est-ce qui manque à notre nation, à notre société ?

Rodney BARTHELEMY������~ٟ��