LA PROCHAINE FOIS, LE FEU
Est un essai de James Baldwin, écrivain américain, dans lequel l’auteur expose/critique le racisme dont est victime les noirs américains. En effet, Oppression. Ostracisme. Maltraitance. Exclusion sociale de toute sorte. Des douleurs et du désespoir forment le lot quotidien de cette categorie-là dans la société américaine d’alors. Les blancs refusent de les accepter et de les traiter comme des frères. On les traite de préférence comme des bêtes, des êtres inférieurs. Le récit prend chair à partir d’une lettre de James Baldwin adressée à son neveu. Il lui rappelle tout ce qui l’attend dans ce pays par le simple fait qu’il est noir.
 » Tu seras détruit que le jour où tu croiras ce que les blancs appellent un  » nigger ». P. 26

Car, contre raison, la couleur du noir est vue comme un mal, une infraction grave dans cette société ultra conservatrice. L’auteur, fort de ses expériences, livre alors un témoignage poignant, révoltant.
 » Tu es né là où tu es né et as été confronté avec l’ennemi avec lequel tu as été confronté parce que tu étais noir et pour cette seule raison ». P.29
Ainsi les USA des années 50 posent des bornes aux ambitions des noirs, des murs de bronze erigés par le racisme. Puisque les noirs sont exclus de la politique, privés de presque tous les droits, Certains quartiers, certaines écoles… Certains …les sont interdits. Et même le droit d’aimer des femmes blanches.
Mais l’auteur exorte aussi son neveu.
 » Ne prends la parole de personne pour argent comptant, la mienne non plus. Mais fie-toi à ton expérience. Sache donc d’où tu viens . si tu sais d’où tu viens, il n’y a pas de limite à là où tu peux aller. » P. 30
Dans toute la première partie du texte, à l’intention de son neveu, l’auteur refuse de lâcher prise. Le noir, affirme-t-il, a le droit de jouir du bonheur de son pays. Et, ainsi doit garder espoir.
 » nous pourrons faire de l’Amérique ce que l’Amérique doit devenir ». p.31

Dans la deuxième partie du texte, ayant pour titre » AU PIED DE LA CROIX ». CE grand maitre des lettres américaines expose les galères de sa vie dans le quartier HARLEM( quartier des noirs à New York). Réfugié dans les églises pour essayer de trouver un parapluie pour se parer de la haine, du mépris des blancs, Baldwin n’a pu trouver une réponse convaincante. Car l’eglise aussi est un échec. Des discours de rages aiguisent l’indifférence ou la colère des gens de couleurs. On les demande au lieu de changer la société d’attendre la gloire céleste. Ce que l’essayiste questionne avec stupéfaction.
 » Ces gloires étaient réservées aux seuls noirs? Le paradis ne serait-il donc alors q’un autre ghetto ?
D’autres nègres s’adonnent de préférence à la drogue. D’autres se résignent… Ils pensent que Dieu est blanc, inutile pour eux, incapable de les réunir. En choisissant des mots durs, l’écrivain démontre la cruauté de sa société dans laquelle les martyrs, les lynchages, les marginalisations et les violences quotidiennes ne laissent plus rien au noir. Pas même l’envie de vivre. Baldwin en voit un danger.
 » La plus dangereuse création de toute société, quelle qu’elle soit, est l’homme qui n’a plus rien à perdre. Point n’est besoin de dix de ces hommes-là. Un seul fera l’affaire ».P.103
L’auteur plaide enfin pour une société juste et égalitaire, une société progressiste afin de dépasser cette notion de couleur et faire place à l’humanisme. Il faut agir maintenant.
Sinon, de son avis, l’apocalypse plane sur la tête de l’Amérique.

Dans l’essai de James Baldwin, paru en 1962, les phrases sont « lourdes », pleines de colères et de frustrations. Il avilit la bêtise en le pointant du doigt. Le choix des mots est en parfait accord avec les émotions qui semblent traverser les personnages de son époque.

Martin Luther king a mené le combat des noirs dans ses discours. James Baldwin quant à lui l’a fait par écrit.

Wogensky N. LAGUERRE

James Baldwin est né en 1924 dans un quartier de new York baptisé harlem.
Il meurt le 30 novembre 1987.